L’éducation dans l’ornière. Les dangers du déjà-vu et illusions de l’innovation.

L'éducation consiste à comprendre l'enfant tel qu'il est, sans lui imposer l'image de ce que nous pensons qu'il devrait être. Jiddu Krishnamurti.

  • SEGPA: sous les pavés, point de plage

    A paraître aux éditions La Découverte “Cahiers libres” , Septembre 2024, suivi d’Entretiens avec P. Meirieu.

    Extraits

  • La photographie à l'école. Observer le réel et dire le monde pour mieux le comprendre. Une littérature du regard.

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  • L'artiste est libre. L'enfant-artiste doit l'être aussi. La place d'une évaluation positive.

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  • La nécessité de se souvenir ou les dangers de l'hommage à l'école primaire. Un équilibre nécessaire.

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  • L'urgence du travail collaboratif à l'école. Du positionnement des tables à la correction.

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  • Les objectifs d'un développement durable ou le Grand Méchant Loup? Les incohérences idéelles des apprentissages.

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  • L'influence d'une société aux abois. Exemple d'un mémoire de recherche.

    Une confusion entre démontrer et se montrer.

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  • Comment oser et s'approprier les Programmes.

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  • L'architecture des écoles. Une préfiguration de la prison?

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  • Du jogging d'écriture aux "activités physiques quotidiennes". De l'art de faire vite dans l'éducation. Des bouche-trous institutionnalisés.

    L’écriture en basket et le sport en classe. Quand l’institution marche sur la tête.

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  • La Re-présentation.de l'arbre ou la triangulation du sapin de Noël.

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  • Les devoirs à la maison. Entre illégalité et droits oubliés.

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  • L’affichage. La participation de l’enfant aux savoirs.

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[...] Premier étage, 17 heures, l'ombre des rambardes du couloir fond sur le sol. Le clair-obscur qu'imposent les barreaux sur le sol piétiné par des centaines d'élèves préfigure l'espoir distillé par la lumière d'un soir. S'impriment pourtant le noir des échelons à cadence régulière.  « Alors que je franchissais la porte vers la porte qui mènerait à ma liberté, je savais que si je n'abandonnais pas mon amertume et ma haine, je serais toujours en prison. ». L'ambivalence des sentiments de N. Mandela à la sortie du pénitencier reflète la mission à double tranchant que se fixe l'institution pour ses hôtes. Enfermer pour mieux libérer. Double peine. Double porte. Mais on ne s'embarrasse pas d'un sentiment léger et passager lorsqu'une vie entière à été consacrée à une noble cause. Universelle si la faux de la différence institutionnalisée passe par tous les lieux à toutes les époques. Et lorsque l'indifférence finit par triompher. De mauvaises idées me viennent à l'esprit à voir peut-être l'histoire se répéter dans un collège de France (aucun rapport avec l'Institution). [...] Deux heures auparavant, pendant le temps de la récréation, j'observais certains de mes élèves de SEGPA derrière des buissons assez touffus pour camoufler certaines de leur vilenies d'ados, assez hauts pour rendre fantômes leurs gestes maladroits d'enfants. Ardent. Ce coin leur est réservé comme le mitard aux impertinents dans l'immensité de la cour. Rien n'est officiel mais cet endroit leur est pourtant dévolu. Cette préséance ne dit pas son nom à quelque chose qui semble pourtant si évident pour ces élèves. La géographie des lieux impose ses lois à une sélection naturelle non adaptative mais à laquelle il faut pourtant s'adapter. Se résigner. Une autre forme du complexe du homard très certainement. Un jour de décembre 1955, une femme refusa de céder sa place à un passager blanc dans un bus. Rosa Parks est un des personnages historiques les plus étudiés par des générations d'écoliers car d'une pierre trois coups, l'Apartheid, le racisme et le droit des femmes est abordé. La mission dévolue aux professeurs d'élever au rang précieux de citoyenneté les étudiants qui ont la chance d'assister au cours magistral de leur enseignant dévoué et convaincu. Parfois engagé. [...] Mais lorsque l’Établissement est juge et partie, que sa charrue trace les sillons pour certains et la ravine pour d'autres alors les réussites des premiers étouffent dans la graine les espérances des derniers. L'histoire fait sa révolution comme les planètes autour des astres.